Le 14/04/2020
La crise sanitaire que nous traversons est à tout point de vue surprenante car elle affecte en premier lieu l’humain.
Surprenante également, car si les discussions sur le changement climatique occupaient ces derniers mois le devant de la scène et représentaient la première source d’inquiétude pour les espèces végétales et animales, le Covid-19 replace plus que jamais l’homme dans un environnement mondialisé.
L’impact de la crise aujourd’hui est très sensible sur tous les maillons de l’économie. L’activité forestière n’est pas épargnée. Le bâtiment et les travaux pubics sont à l’arrêt, entrainant avec eux l’atonie des marchés du bois d’oeuvre (sciage, construction, bois structure …) et des panneaux de trituration. Les besoins vitaux que sont l’alimentation et denrées de première nécessité tirent encore l’activité de l’emballage dont le bois de palette pour le transport. Rappelons que l’activité de la filière forêt-bois a été jugée comme stratégique pour tous les secteurs de l’alimentation, en fournissant les palettes, les cagettes et emballage des produits nécessaires à l’acheminement, la conservation et la maintenance des produits alimentaires. L’approvisionnement en bois des trop rares usines de pâte à papier en France ne semble bizarrement ne pas trop être touché. En cette période de printemps plutôt doux, le bois énérgie pour la chaleur reste sur des niveaux de marchés très bas (saisonnalité et concurrence du gaz). Seuls les marchés pour la cogénération tireront encore des volumes sur les semaines à venir.
D’un point de vue historique, sur ces vingt dernières années, le prix de la forêt est resté complétement déconnecté du prix des marchés du bois et de leurs fluctations liées aux crises sanitaires, économiques ou tempête. Cette observation a poussé même certains analistes à qualifier le marché des biens forestiers comme une bulle spéculative. Une correction liée au Covid-19, évènement de toute autre nature, serait d’ailleurs plutôt saine même, même si la forêt et le foncier restent en règle générale une allocation sécuritaire (valeur refuge)
Pour autant, à moyenne échéance, les marchés du bois redémarreront, c’est une évidence !
Pour plusieurs raisons :
– la première, peut-être la plus évidente, est liée à l’importance de nos forêts dans les équilibres planétaires : environnement, atténuation des effets des modifications climatiques, régulation du régime des eaux et maintien des sols. La seule captation du CO2 et des gaz à effet de serre ne peut que donner de l’intérêt et de l’attrait aux territoires boisés, Pour mémoire, en France, 15% des émissions annuels de CO2 sont séquestrées par la forêt métropolitaine. La forêt représente plus qu’un lieu de production de bois, elle est aussi un lieu d’équilibre naturel, agrémentant les paysages et la qualité de vie. Eu égard aux contextes environnementaux de plus en plus agressifs, nos concitoyens lui accordent une importance grandissante pour la purification et le bien être qu’elle leur procure.
– la deuxième est que le bois est un matériau moderne, vertueux, répondant à tous les enjeux sociétaux, en se subsituant à l’emploi de matériaux de construction, énergivores et consommateurs d’énergie fossiles, L’innovation et la recherche apportent aujourd’hui beaucoup de perspectives : le bois jusqu’alors simple matériau de construction ou de chauffage va pouvoir être employé sous différentes formes et usages : reconstitué, bois composite pour la création de nouveaux matériaux aux propriétés diverses : translucides ou antiseptiques, molécules et chimie verte (emploi en pharmacologie, cosmétologie …) … etc
– Par ailleurs, la déforestation et la diminution de production de bois au niveau mondial, relayant la France comme un producteur majeur dans le cadre d’une gestion durable des forêts, Rappelons à toutes fins utiles, que la consommation de bois au niveau mondial est très corrélée à la croissance démographique et à l’élévation des niveaux des populations,
– enfin, la pénurie d’espace, constatée chaque jour autour des grandes métrropoles et de leurs banlieux confirme bien un enjeu fort sur les espaces forestiers.
Pour conclure, si les actifs forestiers sont bien sûrs étroitement liés aux activités humaines, aujourd’hui impactées par le Covid-19, ils possèdent bien d’autres atouts. Ils représentent toujours à moyenne et longue échéance un bon investissement qui, encore plus qu’hier, saura pondérer les fluctuations macro-économiques mondiales et assurer à votre patrimoine une garantie contre la volatilité des marchés et de votre patrimoine. Cerise sur le gâteau, par votre gestion forestière attentive et durable, ils répondront aux grands enjeux environnementaux, sociaux et sanitaires des décennies à venir.